Ce premier article inaugure une nouvelle rubrique sur le blog : Questions de femmesUn espace pour échanger et partager nos réflexions sur des sujets qui nous touchent toutes. J’espère que vous vous y sentirez bien et j’ai déjà hâte de discuter avec vous ❤️

Une question qui me taraude depuis un ou deux ans maintenant, et qui est venue avec mon évolution vers une vie bienveillante et naturelle, c’est celle de l’épilation.

Faut-il s’épiler ?

Grande question à laquelle, je vous le dis d’entrée de jeu, je n’ai pas la réponse. Qui peut prétendre, d’ailleurs, imposer une réponse universelle à la question de l’épilation ? C’est très personnel et chacune d’entre nous le vit à sa façon avec sa réalité. Alors je vais vous raconter la mienne – de réalité – et mes réflexions sur le sujet, car il a toute son importance dans un cheminement vers plus d’amour envers soi et d’harmonie.

Pendant des années, je me suis épilée sans m’interroger ne serait-ce qu’une seule fois sur ce geste devenu si anodin. Depuis l’adolescence, je ne sais combien de tubes de crèmes dépilatoires (mon dieu quand je repense que j’utilisais ce produit ultra toxique à des endroits si sensibles et que ça partait avec l’eau de la douche polluer ma jolie planète 😯), de bandes de cire, de rasoirs jetables, etc. j’ai pu utiliser ! Au-delà de la surconsommation (forcée ?) de ces produits, de leur coût et de leur impact écologique qui sont tous regrettables, c’est la violence de l’acte qui m’a d’abord interpellée.

L’épilation, c’est hyper violent quand on y pense. Tout d’abord physiquement, je défie toute femme de me dire qu’elle n’a jamais souffert en s’épilant. Oui, on parle là de véritable souffrance. Brûlures, coupures, douleurs, micro-lésions, poils incarnés, peau abîmée, mycoses … C’est loin d’être une partie de plaisir ! Et puis il y a la violence du message derrière. Car qu’est-ce que s’épiler veut dire finalement ? Que tu n’es pas assez bien, pas assez belle naturellement – et qu’il faut que tu enlèves cette partie disgracieuse de ton corps pour (te) plaire. Ni plus ni moins, c’est le message intégré dans nos systèmes depuis toute jeune.

Sauf que, dans mon parcours de reconnexion à moi-même et à la nature, cela a fini par m’interpeller. Ça détonait trop. L’épilation était de moins en moins en accord avec la bienveillance et l’amour grandissants que je donnais à mon corps. Pas en accord avec ce que je prônais et défendais profondément. Alors la remise en question de l’épilation est arrivée dans un coin de ma tête, petit à petit, naturellement.

J’ai cherché à comprendre. Si mon corps – cette petite machine si bien pensée – a des poils, c’est bien qu’ils doivent servir à quelque chose, non ? Comme, entre autres : nous protéger de la chaleur, du froid, des rayons du soleil, envoyer des signaux et des informations à notre cerveau, maintenir la peau bien hydratée … et, lors de relations sexuelles, créer une barrière protectrice et diffuser les phéromones. C’est tellement bien fait ! Je suis en admiration devant l’intelligence du corps humain, c’est juste parfait vous ne trouvez pas ? C’est ainsi que mon regard sur mes poils s’est progressivement transformé. Le dégoût a laissé place à de la vraie tendresse. Même à de la gratitude !

Je me suis aussi posée la question du conditionnement social, forcément. Puisqu’elle nous vient de là – quoi qu’on en dise et quoi qu’on fasse – cette folle idée de traquer le moindre poil. J’ai eu une période, comme ça, où je m’intéressais vraiment à la question du poil : pourquoi on en a, et pourquoi on l’enlève ?

Alors, après m’être épilée pendant des années, en essayant à peu près toutes les méthodes et produits les plus courants, j’ai tenté de nouvelles expériences. Curieuse de nature et en recherche de bien-être et de simplicité, vous commencez à me connaître, j’ai arrêté de m’épiler ou de me raser pendant plusieurs mois pour ne plus utiliser qu’une tondeuse. Poils coupés ras sans faire de mal à mon corps, c’était un bon compromis ! En plus, comme c’était lors de mon année en Nouvelle-Zélande, j’ai trouvé l’idée également très pratique : j’utilisais la tondeuse de mon homme pendant tous nos périples, pas besoin de matériel supplémentaire. Simple, rapide, plutôt efficace. Pas tellement durable cependant.

J’ai aussi laissé mes poils vivre leur vie tout l’hiver dernier, sans y toucher. Pour voir. Et bien, suite à ces deux expériences, je me suis surprise à ne plus avoir aucun poil incarné, ni petits points rouges ou coupures dus au rasage ou à l’épilation. Moi qui était très sujette aux cystites (jusqu’à une par mois, outch!), plus rien depuis ! Plus aucun problème d’ordre gynécologique non plus. Et quelle douceur, ces petits poils ! Rien à voir avec les picots drus de la repousse, des poils non épilés c’est vraiment tout doux, un bonheur 🙂

 

Pour autant, à l’arrivée des beaux jours, je n’ai pas voulu continuer à ne plus m’épiler ou à n’utiliser que ma tondeuse, malgré tous les bénéfices notés. J’étais arrivée à un stade où j’avais retourné la question de l’épilation dans tous les sens, et expérimenté beaucoup, pour trouver enfin ce qui me convenait le plus, à moi. Je crois (en toute modestie) d’ailleurs, par toutes ces expériences, pouvoir comprendre un peu toutes les femmes, de celles qui s’épilent intégralement à celles qui ne s’épilent pas le moindre poil.

J’ai donc arrêté de ne plus m’épiler. J’utilise toujours la tondeuse, mais aussi un rasoir et un épilateur électrique (la cire et moi n’étant pas très amies, institut de beauté ou non). J’ai réalisé que je ne pourrais pas supporter le regard des autres sur mes poils et la pression sociale, bien que très silencieuse. Cela ne pose pas de problème quand, l’hiver, les poils sont bien au chaud sous des couches de vêtements, mais gambettes à l’air, je n’aurais pas pu. Mais j’ai réalisé aussi que je me préfère épilée, et ce même si personne ne me voit. Mon comportement change énormément une fois épilée : plus de confiance en moi et d’assurance, c’est indéniable.

Alors j’accepte. J’accepte d’être conditionnée socialement, comme pour beaucoup d’autres choses. J’accepte d’épiler, raser ou tondre encore certaines parties de mon corps. Avec cependant un nouveau regard, sans plus aucun dégoût, tout en conscience et avec beaucoup d’amour et de bienveillance (bien que cela peut paraître totalement incohérent pour certaines, je le conçois). Je laisse la réflexion suivre son cours dans ma petite tête et je verrai bien où cela me mène, car si aujourd’hui je m’épile, rien n’est jamais figé 😉

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Et vous, quel rapport avez-vous avec l’épilation ?

Comment la vivez-vous ? Quelle est votre réflexion sur le sujet ?

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Naturellement,

Fanny

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